Fausses concessions Pénibilité.

À quelques jours du débat parlementaire et de la grande journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, le gouvernement a feint de faire quelques concessions.

 

Ainsi apprend-on (dans un communique de l’Elysée !) que Nicolas Sarkozy a donné son accord de principe à ce que des amendements au projet de loi soient présentés lors de son examen au Parlement, notamment sur la prise en compte de la pénibilité.

Deuxième coup de théâtre, le lendemain du 7 septembre, le chef de l’Etat, en Conseil des ministres, propose “ d’élargir la prise en compte de la pénibilité ” en abaissant à 10 % le taux d’incapacité permettant aux salariés effectuant un travail pénible de continuer à partir à la retraite à 60 ans, contre 20 % dans le texte actuel.

Pour la CFTC, cette mesure n’apporte pas de vraie réponse à la pénibilité puisqu’elle ne prend pas en compte l’usure professionnelle. Durant sa carrière, le salarié est, en effet, potentiellement exposé de façon plus ou moins longue à des facteurs de risque susceptibles de laisser des traces durables et irréversibles sur sa santé et son espérance de vie, sans forcement entrainer d’invalidité à court terme. Ces facteurs de risque peuvent être d’ordre physique (manutention de charges lourdes, travail en cadence imposée…), chimique (exposition à des produits cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques-CMR) ou organisationnel (horaires atypiques). Concernant les risques CMR par exemple, la majorité des cancers professionnels surviennent après l’âge de 65 ans, avec des temps de latence très longs par rapport au début de l’exposition professionnelle, souvent supérieurs à 20 ans, voire à 40 ans. La CFTC demande donc pour tous les salariés, sans exception, la mise en place d’un Livret de suivi professionnel tout au long de la vie ©. Bien plus qu’un simple dossier médical, ce document retracerait la totalité des facteurs de pénibilité auxquels chaque travailleur aurait été soumis dans sa vie professionnelle.

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